Non à la ‘‘reverse sollicitation’’ en anglais dans le texte … !

Jean-Marc Fourré • 21 juin 2021

Une récente sanction de l’AMF à l’encontre d’un CIF entre dans la catégorie reine de nos grands classiques : la commercialisation en France par un conseiller en investissements financiers (‘‘CIF’’) de supports non autorisés à la commercialisation, par le biais d’improbables ‘‘reverse sollicitations’’ de la part des investisseurs.


Voir notre blog du 28 09 2020 : Obligations du CIF : ce n'est pas du cinéma !

Et celui du 10 11 2019 : Commercialisation d'un FIA non autorisé : pour lever toute ambiguïté


Non à la commercialisation de produits non autorisés en France


Comme dans de nombreux cas similaires relevés lors de contrôles AMF, le CIF a proposé à sa clientèle non professionnelle des parts de FIA étranger (ici, un FIA de droit allemand approuvé par le régulateur allemand), alors que ce FIA n’était pas autorisé à la commercialisation en France.

Non, bien sûr, car dans ce cas de figure, le CIF ne met certainement pas en œuvre le soin, les compétences et diligences qui s’imposent à la fois dans ses processus internes de :

-       D’analyse et de sélection des supports d’investissement qu’il va proposer à sa clientèle ;

-       D’analyse et de confirmation de l’adéquation de ces supports à leur situation, leurs besoins et objectifs etc.

Sachant que par ailleurs, le fait de conseiller un produit non autorisé à la commercialisation est contraire à l’intérêt des clients (§ 43 et 52).


Cela ne trompe personne

Autre grand classique de ce type de situations, la présentation de la commercialisation du FIA non autorisé par le CIF comme effectuée à la demande initiale du client, sans sollicitation particulière du CIF, par le biais de documents de format et contenu variable connus sous le terme générique de ‘‘reverse sollicitation’’ (= sollicitation à l’envers, soit : à la demande de l’investisseur, et non à l’initiative du CIF).

 

Reprenant avec précision l’historique et le contenu des échanges entre le CIF et le fournisseur du produit, d’une part, et des échanges entre le CIF et les investisseurs, d’autre part, l’AMF souligne le caractère ‘‘artificiel’’ (§ 38) des documents fournis par le CIF pour prouver la ‘‘reverse sollicitation’’ : mandats de recherche, lettres de ‘‘demandes d’information’’ ou de ‘‘non sollicitation’’ ...

 

[…] ayant pour seul objet d’entretenir artificiellement la croyance de demandes émanant des seuls clients, alors même qu’elles résultaient d’un conseil du CIF (§ 39).


Pour rappel : fourniture d’un conseil = acte de commercialisation

Pour faire bonne mesure, l’AMF rappelle que ‘‘la fourniture d’un conseil portant sur des parts de FIA [constitue] un acte de commercialisation (§ 40).


Absence de contentieux, absence de pertes financières, performances conformes des produits

Comme pour les autres dossiers étudiés, le document de sanction précise si l’affaire en question a entraîné des pertes pour les investisseurs (du fait par exemple de performances financières insuffisantes) ou s’il existe des contentieux avec ceux-ci.

L’AMF apprécie également la durée des manquements et le nombre de clients ou de dossiers concernés. Une durée longue et la présence de clients non professionnels étant des facteurs aggravants, aux yeux de l’AMF.

Notons enfin que les modalités de rémunération du CIF ne sont pas évoquées dans ce cas d’espèces.


Pour en savoir plus :

SAN 2021-08


par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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