Ma petite entreprise … d’investissement non interconnectée

Jean-Marc Fourré • 8 juillet 2021

Le nouveau règlement IFR Investment Firm Regulation et la nouvelle directive IFD – Investment Firm Directive, entrent petit à petit en vigueur avec la classification des entreprises d’investissement (‘‘EI’’) selon le niveau de risque qu’elles représentent. Focus sur les EI de ‘‘petite taille’’ et ‘‘non interconnectées’’

Rappel du cadre général IFR / IFD

Le règlement (UE) 2019/2033 concernant les exigences prudentielles applicables aux entreprises d’investissement vise à adapter le cadre prudentiel applicable compte tenu de la taille et de la nature des activités des EI et des risques systémiques qu’elles représentent.

Ces risques sont analysés sous trois prismes :

  • Les risques pour les clients (RtC)
  • Les risques pour le marché (RtM)
  • Les risques pour l’EI elle-même (RtF)

De fait, la plupart de ces EI sortent du champ d’application du règlement CRR et de la directive CRD IV, à dominante trop ‘‘bancaire’’ et largement surdimensionnés pour ces acteurs.


Trois catégories d’entreprises d’investissement

Le règlement IFR répartit les EI en trois catégories :

  • Les établissements d’investissement considérés comme systémiques et/ou assimilables à des établissements de crédit. Ces entités restent soumises à la réglementation CRR / CRD IV.
  • Les établissements intermédiaires, qui sortent de la réglementation CRR / CRD IV pour rentrer pleinement dans la réglementation IFR / IFD : ces entités gagnent au change avec un cadre réglementaire plus adapté en matière d’exigence en fonds propres, couverture du risque de liquidité, politique de rémunérations, reporting règlementaire et prudentiel allégé … mais peut-être pas en termes de simplicité méthodologique …
  • Enfin, les petites entreprises d’investissement non interconnectées. Ces entités entrent dans la version ‘‘allégée’’ de la réglementation IFR / IFD. Sous réserve du respect des valeurs plafonds de certains paramètres (les ‘‘facteurs K’’), les exigences prudentielles sont largement allégées par rapport aux dispositions actuelles, et beaucoup plus adaptées à la taille et aux activités des EI.

Nous ne rentrerons pas ici dans le détail des paramètres utilisés pour catégoriser les EI (les facteurs K) ni sur les impacts de la nouvelle réglementation pour les établissements intermédiaires. Notons juste quelques éléments applicables aux petites entreprises d’investissement non interconnectées – cf. l’art. 12 du règlement.


Focus sur les petites entreprises d’investissement non interconnectées

  • Celles-ci auront, en général, le profil suivant (les paramètres sont notés K-…, les fameux facteurs K) :
  • Des actifs sous gestion (K-AUM) inférieurs à un seuil déjà conséquent (1.2 MM EUR)
  • Des flux d’ordres (de clients) quotidiens (K-COH) traités sur les marchés au comptant ou dérivés limités (100 M / 1 MM EUR)
  • Aucun actifs conservés ou administrés (K-ASA)
  • Aucune détention de fonds pour le compte de la clientèle (K-CMH)
  • Une taille de bilan et de CA ‘‘limitée’’ (100 M / 30 M)
  • Etc.


Conséquences sur les exigences prudentielles

La conséquence principale de l’éligibilité au statut de petite entreprise d’investissement est l’application des exigences en fonds propres réglementaires plus habituelles aux entités non bancaires : 1/4 des frais généraux (FG) annuels, avec les déductions habituelles. Notons aussi une exigence de liquidité de 1/3 de l’exigence précédente soit 1/12 des FG, avec des dérogations possibles et les contraintes habituelles quant à l’éligibilité des instruments financiers détenus.


D’autres exigence en termes de transparence et de reporting

Rappelons pour mémoire l’art. 51 – Politiques et pratiques en matière de rémunération, qui décrit les obligations d’organisation, de suivi et de publication en la matière.


Mais n’est pas tout à fait fini

En effet, l’art. 34 du règlement intitulé ‘‘Objectifs environnementaux et sociaux’’ laisse entrevoir la création de facteurs K adaptés au traitement spécifique des actifs liés à des objectifs environnementaux ou sociaux. Les détails viendront en leur temps (décembre 2021) pour une application en 2022.


Pour en savoir plus, le règlement UE 2019/2033 :

Réglement (UE) 2019/2033 - Exigences prudentielles applicables aux entreprises d'investissement

par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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