GSM et MIF2 : une mise en oeuvre perfectible selon l'AMF
Jean-Marc Fourré • 5 mai 2020

L’AMF nous livre le résultat de ses contrôles SPOT sur la mise en œuvre de MIF 2 dans le contexte de la gestion sous mandat. Une mise en œuvre « perfectible », semble-t-il.
- La mise à jour et la conformité des questionnaires de connaissance client, y compris l’adéquation du service ou du produit proposé
- La périodicité et le contenu de l’information périodique envoyée aux clients
- L’information relative aux coûts et frais ex ante et ex post
- L’information au client en cas de baisse de 10 % du portefeuille
- Enfin, l’interdiction de conserver d’éventuelles rétrocessions perçues.
Intéressons-nous aujourd’hui au thème de l’information relative aux coûts et frais ex ante et ex post, de loin le plus critique, à nos yeux, et aussi le plus difficile à mettre en œuvre.
L’AMF note tout d’abord la diversité des pratiques, mais sans préciser si cela concerne le fond (les méthodes de simulation ou de calcul, le regroupement éventuel des frais par catégories, la mise en œuvre de simplifications ou des omissions pures et simples) ou la forme (modalités de présentation, recours à des notes explicatives, des renvois etc.).
Concernant les manquements avérés, l’AMF note, pour un cas, l’absence d’une « estimation raisonnable des coûts et frais attendus » (= ex ante), sans que l’on sache si une telle estimation n’existait pas du tout, ou si celle-ci a été jugée trop imprécise, ou confuse.
Concernant les coûts et frais ex post, il semble que l’impact réel sur la performance n’ait pas été indiqué avec suffisamment de précision dans de nombreux cas, et qu’il était carrément faux dans une majorité d’entre eux.
Mais cette inexactitude était-elle significative ? Résultait d’erreurs de calcul ? D’approximations ? De données manquantes ?
Or le sujet de l’amélioration de l’information fournie à l’investisseur sur les coûts et les frais nous a toujours semblé être un élément déterminant de MIF 2, voire sa raison d’être.
Ce sujet nous a aussi toujours paru le plus problématique à mettre en œuvre, quels que soient les moyens mis en œuvre par les PSI.
Ce que reconnaît implicitement l’AMF quand elle note ‘‘un effort significatif des PSI contrôlés en lien avec les nouvelles dispositions MIF 2’’ mais que ‘‘d’un point de vue organisationnel, les moyens mis en œuvre par les cinq PSI n’étaient pas toujours suffisants pour permettre un déploiement exhaustif et effectif des nouvelles exigences règlementaires MIF 2.’’
D’où le constat général, un peu décevant, que ‘‘peu de pratiques pouvant être considérées comme des bonnes pratiques ont pu être relevées’’, et aucune, visiblement, dans le cas des coûts et frais.
Problématique, dirons-nous.
Créée en 2008, OPADEO CONSEIL accompagne les acteurs de l’Epargne (CIF, CGP, IAS, Family Office, associations professionnelles…) et de la Finance (SGP, EI) sur la réglementation AMF et ACPR dans des missions de contrôles (RCCI, RCSI, Contrôle périodique…), d’agrément, d’organisation, de stratégie et de formation.
Créée en 2019, l’association ICCI a pour vocation de regrouper les intervenants indépendants et externalisés de la conformité et du contrôle interne qui exercent dans le cadre de la réglementation AMF ACPR : RCCI, RCSI, contrôleurs internes ...
Créée en 2019, l’association ICCI a pour vocation de regrouper les intervenants indépendants et externalisés de la conformité et du contrôle interne qui exercent dans le cadre de la réglementation AMF ACPR : RCCI, RCSI, contrôleurs internes ...

Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!