L'AMF nous éclaire sur les sujets sensibles qui fâchent

Vincent Boisseau • 15 novembre 2022

Rappels des sujets sensibles de l'AMF

Thématiques sur lesquelles l'AMF est "sensible"

Les personnes vulnérables :

Après plusieurs années d'études et de réflexions, l'AMF semble vouloir passer en mode "pratique" et se dirige vers :

  • sensibilisation et formation des équipes
  • nomination d'un référent vulnérabilité
  • procédures renforcées


Les parcours digitaux :

Cela concerne les parcours clients digitaux (souscription en ligne) où l'intervention humaine est absente. 

  • Avantages et Risques des solutions doivent être équilibrés
  • Laisser un temps raisonnable de réflexion au client avant signature pour prendre connaissance des informations précontractuelles
  • Être clair sur les frais
  • Ne pas disperser l'information
  • Meilleure ergonomie et accès à l'information précontractuelle
  • Plus d'infos sur la RTO

Les communications à caractère promotionnel doivent présenter un contenu clair, exact et non trompeur.


L'information sur les sites internet :

  • L'information doit être claire exacte et non trompeuse. L'information positive et négative doit être équilibrée
  • ne pas comparer des choux et des carottes (produits structurés et livret A)
  • informez clairement sur votre rémunération
  • toute référence à l'AMF ou à son logo doit être bannie


La gouvernance produit

La gouvernance produit s'entend en premier lieu de la sélection des partenaires puis des produits. 

Il est donc fondamental de :

  • identifier les arguments pour la sélection du partenaire (taille, longévité, surface financière, agrément, qualité des équipes et du BO,..)
  • puis de sélectionner les produits selon des critères clairs et transparents, la rémunération ne pouvant pas être trop mis en avant : niveau de risque, horizon, complexité, frais, complémentarité, adéquation aux besoins clients,...
  • => L'ensemble de ces informations doit être formalisé dans un tableau de synthèse

Ne pas oublier que : 

  • TOUTE la documentation commerciale (plaquette etc...) doit être récupérée et lue attentivement. La moindre information fausse ou trompeuse doit vous inciter à ne PAS commercialiser le produit 
  • Il vous faut récupérer le marché cible (positif négatif)


La durabilité

L'AMF compte sur les banques et les conseillers pour informer et accompagner les clients sur ce thème. 

Petit rappel...le 1er janvier 2023 pour les CIF (et depuis le 1er aout 2022 pour les courtiers d'assurance), le questionnaire client se renforce avec des questions sur la durabilité ie s'ils veulent faire des investissements responsables ou durables. Mais pas que. Il faut intégrer la durabilité dans votre gouvernance produit et donc dans votre devoir de conseil.

La finance durable a même intégré l'examen de certification professionnelle de l'AMF !


lire notre blog sur le durabilité, la taxonomie, SFDR ...


Arnaques et usurpation d'identité :

  • Veiller sur sa réputation internet; il faut donc régulièrement interroger l'internet
  • Avoir un site internet avec un formulaire contact client


La FRA du 30 avril

Ne sous-estimez pas l'importance de la FRA du 30 avril (ou déclaration d'activité) !

Dans les faits, les incohérences et les erreurs dans un document assez simple attirent l'attention de l'AMF sur votre cabinet.

Si, en plus, vous commercialisez des biens divers et des produits atypiques, vous devenez une "cible de choix" pour un contrôle sur pièces (et plus si affinités)

Comment avoir une FRA correcte ?

  • Avoir un système d'information et une comptabilité organisés de manière à vous fournir une information juste, cohérente et structurée comme demandée;
  • Bien comprendre quelles sont les activités CIF.


Nos clients qui ont souscrit à l'abonnement annuel bénéficient d'un accompagnement personnalisé lors de la rédaction de la FRA.


Rappel des thématiques régulièrement sanctionnées:


La commercialisation au sens large :

1) Commercialisation de produits non autorisés à la commercialisation en France

Citons :

  • biens divers non enregistrés
  • FIA étrangers non autorisés

2) Produits autorisés mais mal commercialisés

Par exemple :

  • Mauvais processus de commercialisation (absence de placement privé, commercialisation active auprès de ses clients...)
  • Produits pour professionnel proposés à des non professionnels ou des professionnels sur option
  • Les CIF ne peuvent catégoriser eux-mêmes les clients en professionnels sur option
  • Les CIF ne peuvent PAS proposer des produits pour professionnels à des clients "professionnels sur option" MÊME SI ces derniers ont été catégorisés "professionnels sur option" par un PSI. Ils ne peuvent que les proposer à des clients professionnel par nature (lien):
  • Les entités remplissant au moins deux de ces trois critères : capitaux propres supérieurs à 2 millions d’euros, chiffre d’affaires net supérieur à 40 millions d’euros, ou total du bilan supérieur à 20 millions d’euros.
  • Un FIA de droit étranger, même s’il a fait l’objet d’une procédure de passeport européen lui permettant d’être proposé à des clients professionnels, ne peut pas être conseillé par un CIF à un investisseur particulier s’il n’a pas obtenu une autorisation préalable de l’AMF.
  • L’AMF rappelle, par ailleurs, que certains FIA de droit français sont destinés aux clients professionnels (FPVG, OPPCI, FPCI, FPS y compris SLP, OFS) mais ils peuvent également être souscrits par des clients non professionnels lorsque la souscription initiale est supérieure ou égale à 100 000 euros.
  • https://www.amf-france.org/fr/actualites-publications/actualites/obligations-en-matiere-de-commercialisation-des-fia-par-les-cif  (avril 2022)



Gouvernance produit

Commercialisation d'un produit malgré des lacunes lors de la sélection du produit :

  • informations sur le produit ou sur le partenaire insuffisantes
  • informations défavorables
  • informations sur les plaquettes (et autres documents) fausses, absentes, déséquilibrées, notamment sur les risques


Rémunération

  • Rémunération sur encours dans la durée SANS amélioration du service
  • Informations sur la rémunération absente ou incomplète


et les thématiques classiques :

  • connaissance client : insuffisante ou incohérente
  • absence de DER, LDM ou de DA
  • encaissement de fonds(hors honoraires)
  • RTO sur titres vifs
  • service de placement de titres
  • service de gestion pour compte de tiers
  • conflits d'intérêts (CI) : dispositif imprécis ou inadapté, pas de transparence quand CI avéré
  • LCBFT : dispositif imprécis ou inadapté, connaissance client insuffisant ou incohérent


crédit photo : https://pxhere.com/fr/photo/666032


Si vous pensez que le dispositif de votre cabinet n'est pas "au top" sur ces sujets ou si vous souhaitez simplement vous rassurer et avoir des réponses à vos questions, n'hésitez pas à nous contacter.


Créée en 2008, OPADEO CONSEIL accompagne les acteurs de l’Epargne (CIF, CGP, IAS, Family Office, associations professionnelles…) et de la Finance (SGP, EI) sur la réglementation AMF et ACPR dans des missions de contrôles (RCCI, RCSI, Contrôle périodique…), d’agrément, d’organisation, de stratégie et de formation.

 

OPADEO CONSEIL est membre de l'association ICCI (les Indépendants de la Conformité et du Contrôle Interne, www.icci.fr). Créée en 2019, l’association ICCI a pour vocation de regrouper les intervenants indépendants et externalisés de la conformité et du contrôle interne qui exercent dans le cadre de la réglementation AMF ACPR : RCCI, RCSI, contrôleurs internes ...


OPADEO CONSEIL est aussi membre de l'AFR, association des Acteurs de la Finance Responsable (https://afresponsable.com/) dont l’ambition est de fédérer une communauté d’experts de la finance responsable et de contribuer au développement de bonnes pratiques autour des grands enjeux français et internationaux de la finance responsable.


par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
par Vincent Boisseau 11 février 2025
SRRI ou SRI...that's the question
par Vincent Boisseau 22 novembre 2024
L'ACPR nous fait le plaisir de préciser sa position sur le parcours client en assurance : connaissance client, durabilité, devoir de conseil, actualisation,...
par Vincent Boisseau 15 novembre 2024
Le Sénat veut protéger les consommateurs contre les appels téléphoniques non sollicités et renforcer leurs droits en matière de protection des données personnelles.
par Vincent Boisseau 4 novembre 2024
Nouveautés dans les agréments de SGP...
par Vincent Boisseau 29 octobre 2024
Distribution des certificats à gestion active ou actively managed certificates " (AMC) auprès de clients non professionnels ...l'AMF remet les pendules à l'heure
par Vincent Boisseau 21 octobre 2024
Pour les courtiers, le mandat d'arbitrage ce sera plus de liberté...mais plus de responsabilité ! Et pour les SGP une inscription ORIAS ?
par Vincent Boisseau 1 octobre 2024
Assurance : enfin des précisions sur la périodicité de l'actualisation des données du client et du conseil !
par Vincent Boisseau 25 septembre 2024
Voici les supports de notre intervention commune avec la CNCEF PATRIMOINE
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