Placements à formule : une lisibilité à améliorer

Vincent Boisseau • 21 juin 2018
Une étude fouillée de l’institut CSA, en collaboration avec l’AMF sur les placements à formule vient rappeler que si les documents explicatifs remis aux épargnants sont globalement utiles à la compréhension des produits, aucun ne bénéficie d’une lisibilité totale.

L’étude porte sur un échantillon limité, mais représentatif, d’épargnants de profil différents, mis à l’épreuve de la lecture des documents commerciaux proposés par leurs conseillers. Elle cherche à déterminer l’apport effectif de ces documents et à savoir si l’objectif recherché, une appropriation du produit par l’investisseur, est finalement atteint.

Axée sur la compréhension des placements ‘‘à formule’’, l’étude nous dit beaucoup d’autres choses, utiles pour bien d’autres supports d’investissements. Petit tour des enseignements, à l’attention des promoteurs et des conseillers financiers.

Il n’y a pas d’épargnant ‘‘moyen’’

Héros anonyme de la Directive MIF 2, l’épargnant moyen ne semble pas exister. En revanche, l’étude CSA nous décrit l’épargnant ‘‘désimpliqué’’, au niveau de connaissance en matière financière très faible, et qui attend une information digérée, centrée sur les atouts et les faiblesses du produit, et l’épargnant ‘‘volontaire’’, qui recherche une information plus complète et transparente.

Dans les deux cas, non experts, ces deux types d’épargnants n’accèderont pas, malgré leurs efforts, à la compréhension des notions et termes complexes utilisés dans les documents qui leur sont proposés.

Détenir n’est pas comprendre

Autre enseignement de l’étude, la détention d’un placement à formule ne présage pas d’un meilleur niveau d’appropriation.

Souvent proposé dans une démarche en push de la part du conseiller, la détention préalable d’un tel placement, n’est pas synonyme de sa compréhension complète par l’investisseur, qui peine le plus souvent à en restituer les grandes lignes.

Des documents souvent peu lisibles, rarement intelligibles.

Sur le sujet de la lisibilité et de l’intelligibilité des documents commerciaux proposés, l’étude est assez inquiétante. Aucun document testé ne permet une compréhension complète des notions les plus techniques par le panel d’investisseurs. Les investisseurs ‘‘désimpliqués’’ – et sans doute pas seulement eux, sont maintenus à distance par des termes jugés abscons, des documents trop longs, denses, redondants, une mise en forme parfois ‘‘repoussoir’’ etc.

Des illustrations trompeuses ?

Yachts de luxe, soleils couchants, sommets enneigés. « Quel rapport avec le CAC ? », se demandent nos sages épargnants.

Les bonnes pratiques à l’attention des promoteurs … et des conseillers.

A l’attention des premiers, CSA rappelle le bénéfice de documents aérés, mis en forme et complétés d’illustrations à caractère pédagogiques (tableaux, schémas, FAQ …), écrits dans une logique tournée vers l‘épargnant.

A l’attention des conseillers, CSA et OPADEO préconisent :

    L’explicitation des abréviations, sigles, termes techniques … pourquoi pas au moyen d’un glossaire / lexique, mis à la disposition des investisseurs,
    La mise en évidence des caractéristiques clés du produit, dans la logique de l’investisseur cible : liquidité, sortie avant échéance, variation brutale des marchés … : que se passe-t-il si ?
    Une mise en perspective du produit et de son sous-jacent (simulations futures du produit, mais aussi explicitation du passé récent, ou plus ancien de l’indice sous-jacent, par exemple),
    Une attention particulière portée à la présentation des frais du produit, bien sûr.

Pour en savoir plus :

07/11/2018 : Etude AMF – CSA sur la lisibilité et l’appropriation par les épargnants de la documentation des placements à formule

Ill. : Placement ‘‘à formules’’
par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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