MIF 2 pour les CIF : beaucoup de bruit pour rien ?

Vincent Boisseau • 25 octobre 2017
Après MIF 2 pour les SGP, l’AMF publie son guide pratique MIF 2 pour les CIF  Conseillers en Investissements Financiers. Alors, MIF 2 pour les CIF : révolution, évolution ?

Fidèle à ses bonnes pratiques, l’AMF nous livre une fois de plus un ‘‘guide’’ très pratique et pédagogique à l’attention des CIF, et plus généralement de tous les prestataires d’investissement fournissant le service de conseil en investissements financiers.

Que faut-il en retenir, en (très rapide) synthèse ?

Le conseil indépendant et le conseil non indépendant

Nous ne reviendrons pas sur le sujet. La profession s’est adaptée à la nouvelle réglementation, de manière très pragmatique. Rappelons que les CIF ‘‘indépendants’’ ne pourront plus conserver de rétrocessions de commissions et autres avantages monétaires.

L’autorisation et le suivi des CIF par leur association

Ceux-ci sont un peu renforcés (le contraire aurait été surprenant). On parlera dorénavant du ‘‘programme d’activités’’ du CIF, à fournir à l’association CIF au moment de l’adhésion, comme celui que les SGP et les entreprises d’investissement doivent fournir à l’AMF et / ou à l’ACPR.

Mais il ne sera pas aussi détaillé, heureusement !

L’organisation du CIF et les règles de prévention et de gestion des conflits d’intérêt

Les exigences sont aussi renforcées. Mais les ‘‘bonnes pratiques’’ actuelles mises en place par la plupart des CIF devraient répondre aux nouvelles exigences. Notons que l’obligation relative à l’actualisation des connaissances pourrait être renforcée (il faudra en tout cas y consacrer un ‘‘temps suffisant’’).

La ‘‘gouvernance’’ des instruments financiers, le ‘‘marché cible’’ du produit et son  »adéquation »

Derrière les grands mots se cachent quelques éléments nouveaux, par exemple la définition d’un ‘‘marché cible’’ pour chaque instrument financier, ou bien celle de la ‘‘stratégie de distribution adaptée’’ à ce marché cible.

De manière concrète, le fournisseur / promoteur du produit devra fournir aux distributeurs plus d’informations sur ses caractéristiques (y compris la liquidité, la structure de frais, la clientèle cible à qui il est destiné, et comment la joindre, voire son inverse : la clientèle ‘‘non cible’’ (interdite ?).

Nous pensons de notre côté que loin d’être ‘‘Elevé’’, l’impact de la MIF 2 en la matière est ‘‘Modéré’’, au sens où il s’agit de compléter encore l’information à fournir au client, avant et après la fourniture du service d’investissement. Cette tendance est récurrente et renouvelée à chaque nouvelle réglementation.

Les bonnes pratiques des CIF les ont déjà conduits à être vigilants sur l’adéquation du produit au client et à fournir à celui-ci toute la documentation disponible.

S’agissant du marché cible, notons que le CIF pourra réduire son périmètre, puisqu’il a une connaissance plus fine de la clientèle finale que le promoteur du produit. Mais pourrait-il l’étendre ?

La nouvelle réglementation renforce donc le principe de l’adéquation du produit au client à qui il est proposé, notamment au regard de la capacité du client à comprendre et à accepter :

    Des pertes financières,
    De fortes fluctuations de valeur,
    Des frais lors d’un rachat anticipé,
    Une liquidité restreinte ou nulle, temporaire ou totale (avant échéance) …

Le test d’adéquation reposera sur une connaissance encore accrue du CIF sur les caractéristiques du produit d’une part, et celles du client d’autre part.

L’information sur les coûts

Transversale à toute la réglementation MIF 2, la transparence sur les coûts va toucher aussi le CIF. Celui-ci devra fournir ex ante et ex post les coûts et les frais relatifs à ses prestations, aux produits proposés, aux autres services d’investissement fournis. Cette information se fera au moment de l’investissement et régulièrement par la suite.

Bien évidemment, le CIF devra se rapprocher du fournisseur pour obtenir toutes les informations concernant la structure de frais du produit / du promoteur / de la chaîne de distribution.

Dans les faits, il s’agit probablement du changement le plus notable pour les CIF.

Cette information sur les coûts représentera un effort conséquent, tant pour récupérer et préparer cette information que pour la communiquer au client sous une forme à la fois complète, compréhensible et pertinente, avant la prestation de conseil, puis par la suite, au moins annuellement.

Alors, MIF 2 : beaucoup de bruit pour rien ?

Pour en savoir plus :

25/10/2017 : MIF 2 – Guide conseillers en investissements financiers
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Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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