La sanction de Noël … une marque de passage toujours significative

Jean-Marc Fourré • 19 janvier 2021

En toute fin d’année dernière, l’AMF partageait avec nous les enseignements tirés du contrôle d’une SGP en gestion collective et en gestion sous mandat.


Par la diversité des thèmes abordés, la précision des faits et des insuffisances identifiés par les contrôleurs, par le choix de la commission des sanctions de retenir ou non les griefs présentés par les rapporteurs, le texte de la sanction constitue une fois encore un document précieux et important, riche d’enseignements pour l’amélioration d’un dispositif de conformité et de contrôle interne.


La richesse même du document nous empêchant de passer en revue tous les thèmes abordés, ajoutons juste quelques pierres à l’édification d’une meilleure conformité au travers des remarques ci-dessous.


Le suivi des contraintes d’investissement des mandats de gestion


Même si le caractère non opérationnel des procédures n’est pas finalement pas établi, le non-respect des contraintes d’investissement a été retenu par l’AMF au vu des faits constatés. Notre expérience est que le contrôle des profils des portefeuilles est parfois complexe, les outils de suivi pas toujours très adaptés.


Notons ici que les dépassements constatés avaient été identifiés par le RCCI mais ‘‘sans que des mesures efficaces n’aient été mises en œuvre pour y remédier en totalité et de manière définitive’’ (y compris la mise en place d’outils adaptés) ce qui est doublement fautif.


Des investissements ‘‘massifs’’ dans les fonds ‘‘maison’’, eux-mêmes soumis à de forts taux de rotation


Ces deux griefs sont écartés au motif que ce type d’investissement (dans les fonds gérés par la SGP) n’est pas répréhensible en soi, d’une part, et que d’autre part des taux de rotation élevés ne sont pas constitutifs en eux-mêmes d’une non-conformité à la réglementation, en particulier sur le sujet des conflits d’intérêts.


Soit, mais nous persistons à penser que ces deux sujets doivent être traités avec vigilance, et faire l’objet d’un contrôle interne circonstancié, régulier et formalisé.


Un commentaire personnalisé à l’attention des clients en mandats de gestion


Là encore, même si le grief est finalement écarté, notons l’intérêt de l’AMF pour le contenu des rapports annuels envoyés aux clients. Nous militons pour des rapports de gestion personnalisés, précis, pédagogiques si nécessaire … et si possible bien écrits. Professionnels, en somme.


Des procédures ‘‘opérationnelles’’ …


Le caractère opérationnel des procédures est un sujet d’attention récurrent de l’AMF. Il s’agit bien de disposer de documents à jour, précis, utiles aux acteurs opérationnels et de contrôle, c’est-à-dire : ‘‘activables’’.

En résumé : qui fait quoi, comment, quand, sur quels outils, dans quel objectif … ?

Nous mettons régulièrement en garde contre l’utilisation de procédures standards, ‘‘en blanc’’ auxquelles il suffirait d’ajouter son logo pour être en conformité avec la réglementation.


Des dossiers clients régulièrement mis à jour


Le sujet est récurrent, tant lors des contrôles de l’AMF que dans la liste des ‘‘sujets qui fâchent’’ au sein des sociétés de gestion. Si la mise à jour de la connaissance client et des diligences LAB est bien entrée dans la pratique, il ne faut pas oublier l’obligation de contacts réguliers avec la clientèle, dûment formalisés par des fiches d’entretien.

Il est significatif de noter que l’AMF ne se contente pas d’impression écrans d’outils CRM mais souhaite voir des comptes-rendus plus substantiels.


Un seul être vous manque …


Notons, sans commentaire particulier, le point 174 du document AMF.

174. L’existence d’un manquement à une obligation professionnelle au titre d’un seul dossier client d’un échantillon constitué par la poursuite suffit à caractériser un grief, de sorte que le manquement est caractérisé.


Une présentation équilibrée des avantages et des risques dans la documentation commerciale, elle-même régulièrement contrôlée


Ce point a souvent été traité dans notre blog. Il n’appelle pas de commentaires.


En résumé


Un document important, significatif des thèmes abordés par l’AMF lors de ses contrôles, et de l’approche équilibrée de la Commission des sanctions quant à la pertinence ou la gravité des points de non-conformité relevés.


Pour en savoir plus


Nous contacter.

Lire le texte de la sanction : AMF - SAN 2020 - 13


par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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