Blog Post

Groupements Forestiers d’Investissement (suite)

Jean-Marc Fourré • 6 octobre 2019
Comme abordé dans notre blog du 18 septembre dernier sur les groupements forestiers d’investissement : ‘‘Groupement Forestier d’Investissement : une sanction quelques rappels’’

Blog OPADEO – Groupement Forestier d’Investissement : une sanction, quelques rappels

L’AMF nous rappelle quelques éléments clés de la gestion de groupements forestiers d’investissement.

Désigner un dépositaire

Les groupements forestiers d’investissement étant des FIA (‘‘par nature’’), la désignation d’un dépositaire est ‘‘naturellement’’ obligatoire.

    Certes, la réglementation l’impose. Mais, force est de constater que dans un environnement réglementaire aussi contraint que celui des transactions sur les forêts, et aussi particulier que celui de leur gestion opérationnelle, la valeur ajoutée du dépositaire tend à nous échapper. Qu’il s’agisse de la garantie de la bonne conservation des actifs, de leur évaluation ‘‘de marché’’, du contrôle des mouvements espèces etc. : le dépositaire habitué à travailler avec des instruments financiers ne semble pas toujours à l’aise avec la conservation d’autres catégories d’actifs, par ex. fonciers.

Il n’est donc pas impossible que la ‘‘lenteur [du dépositaire] à prendre ses fonctions’’, indiquée dans le document, ait à voir avec cette situation, outre l’impact financier non négligeable que représente la désignation d’un dépositaire pour des véhicules d’investissement de taille unitaire en général modeste.

Faire intervenir un expert indépendant

L’indépendance de l’expert forestier par rapport à la société de gestion est une obligation déontologique absolue.

    Ceci est absolument certain. Notons ici que l’intervention de l’expert est coûteuse (elle ne saurait se faire à distance, elle est nécessaire pour chaque parcelle, elle nécessite des opérateurs formés …). Nous sommes cependant perplexes sur l’évaluation annuelle systématique, qui semble requise par l’AMF, une évaluation annuelle par échantillonnage nous paraissant suffisante, dans la plupart des cas, pour capter des évolutions de valeur importantes, négatives, bien sûr, car seules celles-ci sont susceptible d’apparaître à court terme.

Puisse l’impact du dérèglement climatique laisser encore quelques années de pertinence à cette position.

Définir une cartographie des risques pertinentes

La cartographie des risques de la société de gestion de groupements forestiers d’investissement est inhabituelle. Elle ne peut se confondre avec celle d’une SGP traditionnelle.

    Tout à fait ! Si les risques de nature réglementaire nous paraissent moindres, les risques de structuration des investissements sont considérables, au regard des évolutions attendues de la valeur des actifs. Les risques sur la gestion opérationnelle des actifs ne doivent pas être sous-estimés. Et comme vu ci-dessus, le risque d’évaluation des actifs reste faible, si elle est réalisée de manière professionnelle.

Identifier les risques de conflits d’intérêts

L’identification des conflits d’intérêts doit prévenir les situations ou tel intervenant est ‘‘juge et partie’’, ou tel investisseur est privilégié par rapport à un autre etc.

    Là aussi, la cartographie des risques de conflits d’intérêt doit être rédigée de manière à identifier toutes les situations possibles. Les conflits d’intérêts avérés doivent être au mieux, évités, sinon, gérés de manière efficace. Cette cartographie est indissociable du registre des fonctions extérieures, afin de bien couvrir l’ensemble du sujet.

Mettre en œuvre un plan de contrôle pertinent

    Sans précision quant à la nature des plans de contrôle et sur le fait qu’ils n’auraient pas été ‘‘intégralement réalisés’’, précisons ici que le plan de contrôle des sociétés de gestion de groupements forestiers d’investissement :
        Est directement lié à la cartographie des risques de la société de gestion
        Doit prévoir les contrôles mis en œuvre, et leurs caractéristiques : nature du contrôle, périmètre, modalités, fréquence
        Doit être réalisé intégralement sur la période considérée.

S’agissant toutefois de la gestion de groupements forestiers d’investissement, on peut imaginer :

    Un calendrier de contrôle plus étalé dans le temps
    Des fréquences de contrôle adaptées aux délais de mise en œuvre des investissements ou au caractère de long terme des véhicules
    Un ‘‘focus’’ sur zones de risques les plus importantes telles, à notre sens, la commercialisation des groupements forestiers d’investissement, en particulier l’adéquation du produit à la situation et aux objectifs de l’investisseur.

A suivre.

Photo d’illustration : ‘‘La forêt a soif’’. Coll. Part. (2019)
par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
par Vincent Boisseau 11 février 2025
SRRI ou SRI...that's the question
par Vincent Boisseau 22 novembre 2024
L'ACPR nous fait le plaisir de préciser sa position sur le parcours client en assurance : connaissance client, durabilité, devoir de conseil, actualisation,...
par Vincent Boisseau 15 novembre 2024
Le Sénat veut protéger les consommateurs contre les appels téléphoniques non sollicités et renforcer leurs droits en matière de protection des données personnelles.
par Vincent Boisseau 4 novembre 2024
Nouveautés dans les agréments de SGP...
par Vincent Boisseau 29 octobre 2024
Distribution des certificats à gestion active ou actively managed certificates " (AMC) auprès de clients non professionnels ...l'AMF remet les pendules à l'heure
par Vincent Boisseau 21 octobre 2024
Pour les courtiers, le mandat d'arbitrage ce sera plus de liberté...mais plus de responsabilité ! Et pour les SGP une inscription ORIAS ?
par Vincent Boisseau 1 octobre 2024
Assurance : enfin des précisions sur la périodicité de l'actualisation des données du client et du conseil !
par Vincent Boisseau 25 septembre 2024
Voici les supports de notre intervention commune avec la CNCEF PATRIMOINE
Show More
Share by: