Contrôle SPOT AMF : du bon enregistrement des activités de marché

Jean-Marc Fourré • 1 août 2020

Contrôle thématique AMF sur l’enregistrement des conversations téléphoniques et des communications électroniques.

L’AMF poursuit ses contrôles SPOT et nous livre le compte-rendu de ses contrôles thématiques sur l’enregistrement des conversations téléphoniques et des communications électroniques.


Notons tout de suite que l’étude porte sur un échantillon de quatre établissements de crédit et une entreprise d’investissement (aucune SGP donc) et qu’elle a été menée avant la période de confinement, et donc en dehors de tout contexte d’un recours accru au travail à distance, nous y reviendrons.



Par ailleurs, sans précision particulière quant aux services d’investissements ou opérations analysés, nous définirons nous-mêmes le périmètre comme celui du passage d’ordres aux entités d’exécution et, par extension, aux échanges téléphoniques ou électroniques avec les clients finaux concernant ces mêmes ordres.



Comme à son habitude, le compte-rendu d’une mission SPOT présente :



-    Le contexte, le périmètre, la nature des contrôles effectués

-    Le cadre réglementaire applicable (les ‘‘sources du droit’’)

-    Les bonnes pratiques relevées lors des contrôles

-    Les insuffisances, non conformités, ‘‘mauvaises pratiques’’ observées



Nous n’entrerons pas dans le détail du contexte réglementaire et des contrôles effectués. Le document est clair et synthétique sur ces points et offre une très bonne synthèse des obligations réglementaires applicables et de la manière dont l’AMF est susceptible d’en contrôler la mise en œuvre.



Rappelons simplement les bonnes, voire ‘‘meilleures’’ pratiques dans ce domaine.


Le ‘‘pense-bête’’ de l’enregistrement des enregistrements téléphoniques et électroniques :



1) Définir un périmètre


En résumé : qui, quoi, comment enregistrer … et pourquoi ?

Corollaire de ces points : formaliser cette réflexion et les modalités de mise en œuvre ; avertir les personnels concernés ; personnaliser les listes ; rendre tout cela opérationnel et efficace puis le contrôler régulièrement.



2) Rédiger et mettre à jour les procédures correspondantes


Comme d’habitude : écrire ce que l’on fait, faire ce que l’on a écrit.

Parmi les bonnes pratiques, l’AMF relève ou suggère :

-    La mise en relation des documents relatifs à ces domaines : procédures, réglement intérieur, fiches techniques, documents contractuels signés avec des tiers …

-    La constitution d’un recueil unique de ces documents pour faciliter l’accès des personnels concernés (opérateurs de marché, vendeurs, contrôleurs …) à l’information disponible



Notons sur ces premiers points que le bilan observé par l’AMF est au total assez positif.



3) Définir et mettre en œuvre un dispositif de contrôle effectif


Sur ce thème, les constatations de l’AMF sont plus mitigées. L’étendue des contrôles, leur formalisation, leur suivi … sont en-deçà des obligations réglementaires applicables. En particulier, le suivi et la gestion des incidents (mais peut-être aussi leur identification / détection ?) semblent insuffisants. L’AMF propose donc les bonnes pratiques suivantes :



4) Mettre en place un processus de reporting des incidents à la fois ad hoc (lors de chaque incident) mais aussi périodique


5) Caractériser, décrire, catégoriser … l’incident et les actions de résolution mises en place.


Nous renvoyons ici aux caractéristiques habituelles de la ‘‘Base Incidents’’, entre autres :



-    Date de l’incident et / ou de sa découverte

-    Nature, caractéristiques, origine de l’incident, outils et personnels concernés …

-    Impact, conséquences, risques encourus …

-    Nature et caractéristiques de l’action de correction mise en œuvre

-    Modalités de mise en œuvre, date cible de résolution, date de clôture de l’incident etc.



Travail à distance et enregistrement des conversations téléphoniques et électroniques


Les contrôles SPOT ont été effectués avant la période de confinement généralisé et donc avant la mise en œuvre massive de solutions de travail à distance.



A ce titre, l’interdiction du recours aux téléphones portables à des fins professionnelles, s’ils ne peuvent être enregistrés, paraît aujourd’hui presque relever d’une autre époque.



Pour autant, les conclusions tirées des contrôles SPOT et les bonnes pratiques proposées par l’AMF sont loin d’être obsolètes. Quel que soit le support technique utilisé et les modalités d’organisation du travail mises en œuvre, le cadre réglementaire demeure applicable, de même que les nécessités strictement opérationnelles liées à la sécurité, la confidentialité et la performance des processus de passage d’ordres.



Pour en savoir plus :

Contrôles SPOT AMF - Enregistrement des conversations téléphoniques et des communications électroniques



Crédit photo :

Image par Stefan Kuhn  de Pixabay



par Vincent Boisseau 3 mars 2025
Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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