Performances futures … L’AMF consulte et promeut les bonnes pratiques
Vincent Boisseau • 28 novembre 2016
L’AMF a lancé récemment toute une série de consultations
sur la connaissance client, le conseil financier et aujourd’hui sur ‘‘la mise à disposition des investisseurs particuliers de simulations de performances futures’’.
L’AMF part du constat que les acteurs de l’intermédiation en matière d’épargne (les SGP, les réseaux bancaires, les CIF, les CIP … ) proposent de plus en plus des outils de simulation numérique des performances financières futures.
Les nouveaux outils de performances sont mis à disposition des clients investisseurs tant par les acteurs traditionnels, au cours des entretiens avec la clientèle, que par les acteurs du monde digitalisé ou de l’intermédiation à distance (plateformes de distribution internet, conseillers digitaux …).
L’AMF reconnaît à ces outils un caractère pédagogique certain.
Elle en souligne aussi les limites, voire les dérives : hypothèses d’évolution des variables de marché peu réalistes, résultat des simulations trop optimiste.
Nous ajoutons de notre côté : ‘‘scénarisation’’ des évolutions exposées réalisée de manière très discrétionnaire, hétérogénéité des approches méthodologiques, diversité du vocabulaire employé, manque d’explications et de mise en perspective des résultats obtenus …
L’AMF rappelle aussi le contexte actuel assez particulier, qui rendent la probabilisation des évolutions de marché bien hasardeuse. Nous précisons : taux d’intérêt négatifs, faible rentabilité générale des placements financiers, succession d’épisodes de marché caractérisés par une volatilité très forte ou au contraire assez faible … et nous ne parlons pas de la liquidité (cf. nos blogs sur le sujet).
L’AMF suggère plusieurs pistes d’amélioration.
1) Homogénéiser les obligations réglementaires en matière d’information de la clientèle à tous les acteurs concernés (il existe aujourd’hui des disparités entre eux).
Nous ne pouvons que souscrire à ce projet.
2) Insérer des messages standardisés d’information et d’alerte, que l’internaute, par exemple, doit lire et valider avant d’accéder à la simulation de performances proprement dite …
D’expérience (personnelle), la tentation est souvent forte de lire le texte ‘‘en diagonale’’ puis de cocher la case et de passer à la suite, mais, au moins : ‘‘Vous aurez été prévenus’’ …
3) Externaliser les bonnes pratiques, à l’égard des rédacteurs et diffuseurs de tels simulateurs. L’AMF rappelle par exemple que les paramètres utilisés pour les simulations doivent être cohérentes par rapport à l’horizon simulé, que ces variations simulées doivent être réalistes etc.
Nous sommes bien sûr d’accord, mais pensons : a) d’une part, qu’il est dommage d’avoir à rappeler ces évidences à des professionnels des marchés financiers, b) d’autre part, que ces recommandations ne peuvent être que de portée générale : que sont aujourd’hui des hypothèses d’évolution de marché ‘‘réalistes’’ ? Une multiplication des taux d’intérêt par 15 (cf. l’évolution récente des taux d’intérêt à 10 ans français), par 60 (la même, sur quelques années ?). Une volatilité des marchés actions de 20 ou de 30 ? Le défaut d’émetteurs souverains ?
Si ces approches semblent raisonnables, il nous semble tout aussi important de s’assurer que l’investisseur a compris les facteurs de risque de son investissement, c’est-à-dire ce à quoi il s’expose (les causes tangibles) tout autant que les conséquences, plus ou moins bien modélisées, à la fois pour les probabilités d’occurrence que pour l’impact en cas d’occurrence.
Suis-je exposé au risque de taux ? Au risque des marchés actions ? Au risque d’une mauvaise sélection des investissements de la part du professionnel ? Et dans quelles proportions ?
Quel événement peut m’être défavorable ? Que puis-je faire en cas d’occurrence d’un tel événement ? Que peut faire et que fera le gestionnaire de mon produit ? Ai-je toute confiance qu’il le fera ?
Toutes ces réponses figurent déjà dans l’information normalement donnée au client par son conseiller, directement ou via les documents réglementaires qu’il lui remet (cf. le DICI, SRRI). A charge pour le conseiller la tâche, délicate mais passionnante, d’illustrer ces informations, de les mettre en perspective, d’en transmettre l’essence à son client et de s’assurer qu’il les a assimilées.
Pour en savoir plus :
24/11/2016 : Consultation publique de l’AMF relative à la mise à disposition des investisseurs de simulations de performances futures
Photo d’illustration : O. Eliasson, Your atmospheric colour atlas, Brouillards artificiels, Installations.
sur la connaissance client, le conseil financier et aujourd’hui sur ‘‘la mise à disposition des investisseurs particuliers de simulations de performances futures’’.
L’AMF part du constat que les acteurs de l’intermédiation en matière d’épargne (les SGP, les réseaux bancaires, les CIF, les CIP … ) proposent de plus en plus des outils de simulation numérique des performances financières futures.
Les nouveaux outils de performances sont mis à disposition des clients investisseurs tant par les acteurs traditionnels, au cours des entretiens avec la clientèle, que par les acteurs du monde digitalisé ou de l’intermédiation à distance (plateformes de distribution internet, conseillers digitaux …).
L’AMF reconnaît à ces outils un caractère pédagogique certain.
Elle en souligne aussi les limites, voire les dérives : hypothèses d’évolution des variables de marché peu réalistes, résultat des simulations trop optimiste.
Nous ajoutons de notre côté : ‘‘scénarisation’’ des évolutions exposées réalisée de manière très discrétionnaire, hétérogénéité des approches méthodologiques, diversité du vocabulaire employé, manque d’explications et de mise en perspective des résultats obtenus …
L’AMF rappelle aussi le contexte actuel assez particulier, qui rendent la probabilisation des évolutions de marché bien hasardeuse. Nous précisons : taux d’intérêt négatifs, faible rentabilité générale des placements financiers, succession d’épisodes de marché caractérisés par une volatilité très forte ou au contraire assez faible … et nous ne parlons pas de la liquidité (cf. nos blogs sur le sujet).
L’AMF suggère plusieurs pistes d’amélioration.
1) Homogénéiser les obligations réglementaires en matière d’information de la clientèle à tous les acteurs concernés (il existe aujourd’hui des disparités entre eux).
Nous ne pouvons que souscrire à ce projet.
2) Insérer des messages standardisés d’information et d’alerte, que l’internaute, par exemple, doit lire et valider avant d’accéder à la simulation de performances proprement dite …
D’expérience (personnelle), la tentation est souvent forte de lire le texte ‘‘en diagonale’’ puis de cocher la case et de passer à la suite, mais, au moins : ‘‘Vous aurez été prévenus’’ …
3) Externaliser les bonnes pratiques, à l’égard des rédacteurs et diffuseurs de tels simulateurs. L’AMF rappelle par exemple que les paramètres utilisés pour les simulations doivent être cohérentes par rapport à l’horizon simulé, que ces variations simulées doivent être réalistes etc.
Nous sommes bien sûr d’accord, mais pensons : a) d’une part, qu’il est dommage d’avoir à rappeler ces évidences à des professionnels des marchés financiers, b) d’autre part, que ces recommandations ne peuvent être que de portée générale : que sont aujourd’hui des hypothèses d’évolution de marché ‘‘réalistes’’ ? Une multiplication des taux d’intérêt par 15 (cf. l’évolution récente des taux d’intérêt à 10 ans français), par 60 (la même, sur quelques années ?). Une volatilité des marchés actions de 20 ou de 30 ? Le défaut d’émetteurs souverains ?
Si ces approches semblent raisonnables, il nous semble tout aussi important de s’assurer que l’investisseur a compris les facteurs de risque de son investissement, c’est-à-dire ce à quoi il s’expose (les causes tangibles) tout autant que les conséquences, plus ou moins bien modélisées, à la fois pour les probabilités d’occurrence que pour l’impact en cas d’occurrence.
Suis-je exposé au risque de taux ? Au risque des marchés actions ? Au risque d’une mauvaise sélection des investissements de la part du professionnel ? Et dans quelles proportions ?
Quel événement peut m’être défavorable ? Que puis-je faire en cas d’occurrence d’un tel événement ? Que peut faire et que fera le gestionnaire de mon produit ? Ai-je toute confiance qu’il le fera ?
Toutes ces réponses figurent déjà dans l’information normalement donnée au client par son conseiller, directement ou via les documents réglementaires qu’il lui remet (cf. le DICI, SRRI). A charge pour le conseiller la tâche, délicate mais passionnante, d’illustrer ces informations, de les mettre en perspective, d’en transmettre l’essence à son client et de s’assurer qu’il les a assimilées.
Pour en savoir plus :
24/11/2016 : Consultation publique de l’AMF relative à la mise à disposition des investisseurs de simulations de performances futures
Photo d’illustration : O. Eliasson, Your atmospheric colour atlas, Brouillards artificiels, Installations.

Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!