Le cru 2019 des FCPI et des FIP : la résilience.

Jean-Marc Fourré • 8 mars 2020
Comme chaque année, France Invest et l’AFG ont publié les résultats de leur enquête annuelle  sur les levées de capitaux par les FCPI et les FIP. Après une année 2018 que nous avions qualifiée de ‘‘désastre’’, 2019 limite les dégâts mais la situation reste préoccupante.

Le cru 2018 des FCPI et des FIP

Une stabilisation de la collecte en 2019, mais à un niveau bas

30 fonds ont levé en 2019 (44 en 2018, 68 en 2017, et 123 en 2011) pour une collecte de 318 M EUR (355 M en 2018, 1 084 M en 2017 !) : encore 10 % de baisse en 2019, après la chute de 67 % observée en 2018. On est loin des chiffres de l’année 2017, qui rattrapait enfin les niveaux de collecte observés en 2008, le ‘‘pic’’ historique des collectes récentes.

Tendance identique pour le nombre de souscripteurs : 50 000 en 2019, contre 57 000 en 2018 et 137 000 en 2017 ! Seul point positif, le montant moyen des fonds remonte un peu à 9.6 M EUR, du fait du seuil des 5 M EUR mis en place par l’AMF. Ceci devrait permettre de gérer plus efficacement les fonds, offrir un peu plus de diversification et améliorer le rendement, par un meilleur étalement des coûts fixes. Les montants moyens par souscripteur restent à peu près stables : 6 430 EUR contre 6 230 EUR en 2018 (mais nous étions à 8 740 EUR en 2015).

Des répartitions sectorielles et géographiques inchangées

L’écart entre la collecte FIP et la collecte FCPI continue de s’accroître, au bénéfice des FCPI (61 % contre 39%). Les FIP ne sont plus dominants depuis 2016 et leur part de marché diminue régulièrement depuis.

Peu de changement également du côté de l’actif avec prédominance des mêmes secteurs, et en tête du peloton :

    L’informatique et le numérique,
    Les biotechs et le médical,
    L’énergie et l’environnement,
    Le secteur des ‘‘Télécoms et communication’’ etc.

Les régions cibles des FCPI et des FIP restent les mêmes qu’en 2018 : Île de France, Auvergne-Rhône-Alpes, Centre, Bourgogne Franche Comté, PACA ….

Une baisse stabilisée ?

Nous avions détaillé dans notre blog de l’année dernière les raisons du ‘‘désastre’’ de 2018 : la mise en place de la retenue à la source et le changement des modalités de défiscalisation (passage d’une réduction d’impôt dès l’année de souscription à un crédit d’impôt l’année suivante). L’incertitude fiscale qui a pesé en 2018 a sans doute aussi joué en 2019. Dans un contexte difficile, les acteurs de la filière se sont montrés plutôt résilients. Acteurs qui se sont concentrés également : 24 acteurs ont levé des capitaux en 2019, contre 30 en 2018. Le marché s’est donc recentré et continue (peut-être) de gagner en maturité, dans l’adversité.

Le retour de l’optimisme ?

Nous avions raison de ne pas être très optimistes l’année dernière, citant l’instabilité fiscale et le fait que les investisseurs perdus ne se retrouvent pas facilement, s’agissant de produits d’investissement risqués et dont les principes de fonctionnement ne sont pas simples à comprendre, a fortiori pour des épargnants plutôt averses à la prise de risque.

Et ce n’est pas les circonstances actuelles qui vont aider les CGP dans leur mission d’explication, d’information et de conviction sur l’investissement en capital.

Reste le contexte général : la transition écologique, les nouveaux modes de mobilité, la priorité à donner à l’innovation, au développement technologique et à la modernisation des moyens de production, l’utilisation efficace des nouveaux outils de l’intelligence artificielle … nécessitent des moyens de financement (en fonds propres) considérables, en particulier pour les PME et ETI.

Sans compter le thème de la  »relocalisation ».

Les FCPI et les FIP doivent jouer un rôle en ce sens, aux côtés des autres vecteurs de collecte de l’investissement privé en capital.

Pour en savoir plus :

Levées de capitaux par les FCPI et les FIP en 2019.

www.afg.asso.fr/Levées de capitaux FCPI FIP en 2019

Photo d’illustration : ‘‘L’Usine Extraordinaire’’. Exposition dans la nef du Grand Palais, Paris. Novembre 2018. Coll. Part.

Créée en 2008, OPADEO CONSEIL accompagne les acteurs de l’Epargne (CIF, CGP, IAS, Family Office, associations professionnelles…) et de la Finance (SGP, EI) sur la réglementation AMF et ACPR dans des missions de contrôles (RCCI, RCSI, Contrôle périodique…), d’agrément, d’organisation, de stratégie et de formation.
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Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!
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