Les frais liés aux placements financiers … A l’écoute de l’investisseur lambda
Jean-Marc Fourré • 17 juin 2020
Après celle sur placements ‘‘à formule’’ (voir notre blog de 2018), la nouvelle étude de l’institut CSA, en collaboration avec l’AMF, s’intéresse cette fois à la compréhension par les épargnants des frais liés aux placements financiers.
L’étude qualitative porte sur un tout petit échantillon d’investisseurs, soumis à l’épreuve de la prise de connaissance des frais liés aux placements financiers tels que présentés dans les supports habituels, à savoir :
- Les conditions tarifaires de l’établissement financier
- Le DICI ou le DIC PRIIPS du placement financier
- Le règlement ou le prospectus du placement financier
- Le récapitulatif des frais.
L’étude cherche à déterminer l’apport effectif de ces documents et à savoir si l’objectif recherché, une appropriation concrète des frais par notre investisseur ‘‘lambda’’, est finalement atteint.
Une connaissance a priori des frais liés aux placements financiers plutôt nébuleuse
L’étude semble montrer tout d’abord que l’investisseur connaît a priori l’existence de frais liés aux placements financiers, mais sans pouvoir spontanément évaluer leur impact sur le rendement de ceux-ci. D’où, logiquement, une demande d’explication et de clarification envers le professionnel.
Des brochures explicatives claires, mais incomplètes et difficilement activables
Le premier élément d’information présenté à notre investisseur lambda est la brochure de la banque sur ses conditions tarifaires. L’information semble claire et accessible. Elle ne rebute pas le lecteur, même si elle paraît incomplète aux plus avisés. Elle reste assez générique : il paraît difficile de projeter les frais présentés sur la brochure sur les placements effectifs de l’investisseur. Mais cela reste une très bonne entrée en matière.
DICI et DIC PRIIPS : il reste des zones d’ombre
L’accueil réservé par les investisseurs aux documents DICI et DIC PRIIPS est plus difficile à synthétiser.
Les investisseurs apprécient la clarté des documents, le souci de pédagogie, de synthèse, de transparence, et même de neutralité. Deux limites, parmi d’autres, transparaissent toutefois assez clairement :
- Les coûts totaux le sont-ils vraiment ? La crainte de ‘‘coûts cachés’’ reste présente dans l’esprit des investisseurs.
- L’interprétation des scénarios de performance, et leur lien avec les coûts et les frais.
Au total, DIC et DICI PRIIPS ne semblent pas rassurer totalement les investisseurs, même s’ils les informent et les aident dans leur prise de décision.
Les réglements et prospectus : là, cela coince vraiment
Le résultat de l’étude du CSA est ici sans ambigüité : la valeur ajoutée de ces documents paraît très faible, voire nulle, à nos investisseurs cobaye (à l’exception du plus expert). La volonté (ou l’obligation) de précision, d’exhaustivité et de transparence en fait des documents quasiment ‘‘indéchiffrables sans l’accompagnement d’un professionnel’’, tant sur le fond (contenu très vaste, dense, notions utilisées souvent complexes) que la forme (absence de sommaire, jargon financier).
Le récapitulatif des frais
Les documents récapitulatifs des coûts et de frais ex post sont bien accueillis par les investisseurs. Sous réserve de l’utilisation de termes parfois peu explicites (‘‘ODB’’, ‘‘TTF’’, ‘‘droit de timbre’’, ‘‘assiette’’), ou de présentations un peu confuses, ces documents renseignent in fine plutôt bien les investisseurs.
Une mention particulière à la présentation de type ‘‘facture’’ qui, reprenant les codes habituels de ces documents, paraît plus accessible aux investisseurs. Sans les rassurer tout à fait, quand ils lisent que tout cela s’entend ‘‘sauf erreur ou omission’’.
En guise de conclusion
Comme pour de nombreux autres caractéristiques (stratégie d’investissement, couple rendement / risque, liquidité …), l’appui d’un professionnel paraît indispensable pour une bonne compréhension des coûts et des frais des placements financiers par un investisseur ‘‘lambda’’. A charge pour le conseiller de bien connaître lui-même la nature, les caractéristiques, les modalités de calcul, les bénéficiaires etc. de tous ces frais, et de savoir les expliquer de manière pédagogique à son client.
Client qui devra pour sa part faire preuve de vigilance et consentir à un effort d’attention certain, quelque soit le produit qui lui est présenté.
Pour en savoir plus :
Etude CSA pour l'AMF : la lisibilité de l'information sur les frais liés aux placements financiers
L’étude qualitative porte sur un tout petit échantillon d’investisseurs, soumis à l’épreuve de la prise de connaissance des frais liés aux placements financiers tels que présentés dans les supports habituels, à savoir :
- Les conditions tarifaires de l’établissement financier
- Le DICI ou le DIC PRIIPS du placement financier
- Le règlement ou le prospectus du placement financier
- Le récapitulatif des frais.
L’étude cherche à déterminer l’apport effectif de ces documents et à savoir si l’objectif recherché, une appropriation concrète des frais par notre investisseur ‘‘lambda’’, est finalement atteint.
Une connaissance a priori des frais liés aux placements financiers plutôt nébuleuse
L’étude semble montrer tout d’abord que l’investisseur connaît a priori l’existence de frais liés aux placements financiers, mais sans pouvoir spontanément évaluer leur impact sur le rendement de ceux-ci. D’où, logiquement, une demande d’explication et de clarification envers le professionnel.
Des brochures explicatives claires, mais incomplètes et difficilement activables
Le premier élément d’information présenté à notre investisseur lambda est la brochure de la banque sur ses conditions tarifaires. L’information semble claire et accessible. Elle ne rebute pas le lecteur, même si elle paraît incomplète aux plus avisés. Elle reste assez générique : il paraît difficile de projeter les frais présentés sur la brochure sur les placements effectifs de l’investisseur. Mais cela reste une très bonne entrée en matière.
DICI et DIC PRIIPS : il reste des zones d’ombre
L’accueil réservé par les investisseurs aux documents DICI et DIC PRIIPS est plus difficile à synthétiser.
Les investisseurs apprécient la clarté des documents, le souci de pédagogie, de synthèse, de transparence, et même de neutralité. Deux limites, parmi d’autres, transparaissent toutefois assez clairement :
- Les coûts totaux le sont-ils vraiment ? La crainte de ‘‘coûts cachés’’ reste présente dans l’esprit des investisseurs.
- L’interprétation des scénarios de performance, et leur lien avec les coûts et les frais.
Au total, DIC et DICI PRIIPS ne semblent pas rassurer totalement les investisseurs, même s’ils les informent et les aident dans leur prise de décision.
Les réglements et prospectus : là, cela coince vraiment
Le résultat de l’étude du CSA est ici sans ambigüité : la valeur ajoutée de ces documents paraît très faible, voire nulle, à nos investisseurs cobaye (à l’exception du plus expert). La volonté (ou l’obligation) de précision, d’exhaustivité et de transparence en fait des documents quasiment ‘‘indéchiffrables sans l’accompagnement d’un professionnel’’, tant sur le fond (contenu très vaste, dense, notions utilisées souvent complexes) que la forme (absence de sommaire, jargon financier).
Le récapitulatif des frais
Les documents récapitulatifs des coûts et de frais ex post sont bien accueillis par les investisseurs. Sous réserve de l’utilisation de termes parfois peu explicites (‘‘ODB’’, ‘‘TTF’’, ‘‘droit de timbre’’, ‘‘assiette’’), ou de présentations un peu confuses, ces documents renseignent in fine plutôt bien les investisseurs.
Une mention particulière à la présentation de type ‘‘facture’’ qui, reprenant les codes habituels de ces documents, paraît plus accessible aux investisseurs. Sans les rassurer tout à fait, quand ils lisent que tout cela s’entend ‘‘sauf erreur ou omission’’.
En guise de conclusion
Comme pour de nombreux autres caractéristiques (stratégie d’investissement, couple rendement / risque, liquidité …), l’appui d’un professionnel paraît indispensable pour une bonne compréhension des coûts et des frais des placements financiers par un investisseur ‘‘lambda’’. A charge pour le conseiller de bien connaître lui-même la nature, les caractéristiques, les modalités de calcul, les bénéficiaires etc. de tous ces frais, et de savoir les expliquer de manière pédagogique à son client.
Client qui devra pour sa part faire preuve de vigilance et consentir à un effort d’attention certain, quelque soit le produit qui lui est présenté.
Pour en savoir plus :
Etude CSA pour l'AMF : la lisibilité de l'information sur les frais liés aux placements financiers
Créée en 2008, OPADEO CONSEIL accompagne les acteurs de l’Epargne (CIF, CGP, IAS, Family Office, associations professionnelles…) et de la Finance (SGP, EI) sur la réglementation AMF et ACPR dans des missions de contrôles (RCCI, RCSI, Contrôle périodique…), d’agrément, d’organisation, de stratégie et de formation.
Créée en 2019, l’association ICCI (www.icci.fr) a pour vocation de regrouper les intervenants indépendants et externalisés de la conformité et du contrôle interne qui exercent dans le cadre de la réglementation AMF ACPR : RCCI, RCSI, contrôleurs internes ...
Créée en 2019, l’association ICCI (www.icci.fr) a pour vocation de regrouper les intervenants indépendants et externalisés de la conformité et du contrôle interne qui exercent dans le cadre de la réglementation AMF ACPR : RCCI, RCSI, contrôleurs internes ...

Depuis le jeudi 27 février, l'outil O2S d'HARVEST est bloqué suite à une cyberattaque. L'information est officielle depuis le vendredi 28 février. A ce jour , lundi 3 mars, l'outil n'est pas rétabli. A ce jour, aucun élément n'indique qu'il y a eu fuite de données. CONSTATS & ANALYSES Suite à la cyberattaque d’HARVEST, il y a des obligations CNIL à faire en tant que vous Responsable des Traitements et HARVEST sous-traitant. D'autant qu'O2S contient une quantité astronomique de Données à Caractère Personnel sur les clients : adresse, mail, téléphone, RIB, patrimoine, CNI, peut-être données médicales...bref, c'est énorme. Donc il y a effectivement des choses à faire. Voici le lien vers la CNIL qui traite des violations de données personnelles : https://www.cnil.fr/fr/notifier-une-violation-de-donnees-personnelles En effet notre analyse est: qu’il y a eu une violation de données du fait d’un cas cité : perte de disponibilité , d’intégrité ou de confidentialité de données personnelles, de manière accidentelle ou illicite) En revanche on ne sait pas encore s’il y a eu fuite de données, LE DISPOSITIF d'HARVEST Voici les informations reçues par un CGP, en juillet 2024, sur le dispositif HARVEST : plutôt sérieux. "Sécurité physique : Les serveurs sont hébergés dans un Datacenter Interxion dans l’UE. Le Datacenter a de nombreuses certifications : ISO 14001:2004, ISO 27001 & ISO 22301, ISO 50001:2011, OHSAS 18001, ITIL V3 ,PCI-DSS, HDS (Hébergeur Données Santé). Les infrastructures sont monitorées 24h/24 et 7h/7. Les baies hébergeant les systèmes sont fermées à clé, seul le personnel habilité a accès aux baies : Notre sous-traitant (Waycom) pour la mise à disposition et la supervision des infrastructures d’hébergement travaillant pour le compte d’Harvest (hors baies privées dédiées dont l’accès est géré uniquement par Harvest) Les membres habilités de la DSI Harvest. Les grappes de disques ainsi que les alimentations sont redondées (ainsi que tous les éléments critiques physiques du Datacenter : réseaux internet, réseaux électriques, etc…). Sécurité logique : Les données de production sont accessibles uniquement par un nombre de personnes restreint, défini en accord avec le comité des risques d’Harvest. En aucun cas nos sous-traitants ont accès aux données applicatives. L’accès est basé sur une authentification : compte / mot de passe. Les droits et habilitations sont donnés selon le profil de l’utilisateur. Les flux sont chiffrés (HTTPS). Les données des applications répliquées en continue sur un serveur de secours local et sauvegardées sur un serveur de sauvegarde distant. Les opérations effectuées sur les serveurs sont journalisées. Les serveurs sont mis à jour régulièrement et possèdent un antivirus à jour. Des tests de vulnérabilité sont effectués périodiquement et donnent lieu, si nécessaire, à des plans de remédiation. Réglementaire : Dans le cadre de la réglementation européenne RGPD, un registre des traitements a été créé, il est maintenu par le DPO (Data Protection Officer) d’Harvest. Plan de continuité (PUPA), dans ce cadre Harvest : Dispose d’une procédure de gestion et d’escalade des incidents. A mis en place un comité des risques et est accompagné par un cabinet d’audit externe Activation de la cellule de crise en cas de problème majeurRéalise des évolutions régulières sur l’infrastructure matérielle et logicielle de ses environnements pour améliorer en permanence les performances et la sécurité " QUE FAUT IL FAIRE en interne ? La violation de données et la cyberattaque ne concernent pas VOS systèmes mais ceux d'un sous-traitant. Donc pas de panique. Quand on lit les instructions CNIL, dans cette configuration, il faut documenter la violation de données en interne. QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de la CNIL? Là l'instruction est claire : il faut notifier l’incident à la CNIL dans les 72 heures (donc aujourd'hui pour ceux qui ne l'ont pas faite). Pour ce faire, la CNIL vous accompagne : compléter le document préparatoire (aide au remplissage) : https://www.cnil.fr/sites/cnil/files/2023-07/trame_des_notifications_de_violations_de_donnees_0.odt puis faite la notification en ligne : https://notifications.cnil.fr/notifications/ QUE FAUT IL FAIRE vis à vis de vos clients ? Ne faites rien pour le moment ! Il faut prévenir les clients si la fuite de données est avérée. En effet, la CNIL précise : en cas de doute sur l’incidence de la fuite de données personnelles concernant la vie privée des personnes concernées (c’est le cas à ce jour car nous ne savons pas s’il y a eu fuite ou non de données), notifiez à la CNIL qui vous indiquera s’il est nécessaire d’informer les personnes. Voilà Croisons les doigts pour que vous puissiez rapidement travailler et que les données des clients ne fuitent pas.!